mardi, mai 15, 2007

ETHIOPIA 4 - MEKELE WUKRO

Mekele est la capitale du Tigrai, une des provinces du Nord. C'est une ville en plein essor, de ce fait Mekele est un endroit tres agreable a vivre. Nous allons donc nous y poser quelques jours. Gebremadhen, un Ethiopien, rencontre dans le bus nous montre la ville. Nous apprecions le cafe ethiopien dans les maison traditionnelles, les jus de fruit frais: mangue papaye; goyage, ananas, avocat... On se refait une beaute, Sara se fait des tresses, je me rase le crane. Avec Timothe et Valerie que nous retrouvons, nous organisons un tour dans les montagnes du Tigrai pour visiter les eglises alentours.Notre point d'attache sera Wukro une petite bourgade, 50 km au nord de Mekele. Nous passerons une nuit a l'hotel Hilton de Wukro, tres different des Hilton qui parsement le monde! Je connais L'Arizona a travers les western, les montagnes du Tigrai, meme ambiance. On retrouve ce phenomene geologique avec ces montagnes en forme de pilone. Mais ici en plus, des eglises, plus d'une centaine, sont perchees un peu partout sur les hauteurs. Le premier jour, nous prenons un bus pour nous enfoncer de quinze kilometres dans les montagnes. On s'arrete dans un “village”, plutot groupe de maisons. On embauche un jeune garcon comme guide et c'est parti. Nous allons marcher trois en heures au soleil, monter, descendre pour visiter trois eglises. Nous sommes toujours entre 2500 et 3000 metres d'altitude, Je ressens donc le manque d'oxygene. C'est excellent! C 'est la premiere fois que je marche vraiment hors des villes, ca donne des envies de trekking, et nous formons un bon petit groupe Sara et moi en compagnie de Valerie et Tim. Chaque eglise a son lot de peinture retracant les scenes de l'ancien testament, de la vie de Jesus et des grand saints Ethiopiens. On retrouve Saint George, Saint Gabriel, Saint Mikael.... Cette premiere ballade Tigriniane se termine au bord de la route a l'ombre d'un arbuste; Il s'agit de trouver un vehicule pour nous ramener a Wukro. Apres ½ heure et quelques vehicules, une soeur catholique s'arrette. Elle nous ramene a Wukro au son de ses cassettes de sermons de Jean Paul II.
Le deuxieme jour c'est avec guide officiel et minibus que nous partons vers l'est de Wukro. Le paysage est tout simplement grandiose. La premiere eglise visitee Abuna Yemata sera la plus marquante de toutes les eglises visitees de part sa localisation. Elle est perchee dans un coin des ces nombreux pics. Apres une heure d'asension, on doit escalader une paroi... Je prends sur moi, moi et l'escalade ne faisons pas bon menage. Ensuite au bout d'une corniche, il y a une ouverture dans la roche, la porte de l'eglise d'Abuna Yemata. A l'interieur c'est tres sombre, mes yeux s'habituent petit a petit. Un pretre lit a voix haute la bible en Gueuse, plusieurs vielles femmes sont alignees contre le mur. Elles se levent regulierement pour des series de genuflexions. Il y a pas mal de passage en ce Vendredi saint. La ou nous avons sue et peine, ces paroissiens de tout age montent et escaladent allegrement la meme montagne. Les peintures sans doute du XVeme XVIeme siecle sont tres bien conservees. On retrouve les saints peints avec cet air naif, personnages au grand yeux. Pour les dates toujours difficile d'avoir de precises informations. La tradition orale attribue la creation de toutes les eglises au IVeme siecle, l'arrivee du Christianisme en Ethiopie. La descente est encore plus ardue que la montee, mais Tim, passionne d'escalade, nous aide a redescendre en nous guidant pour les prises en toute securite. Nous atteignons la deuxieme eglise apres une heure d'ascension. De son plateau, elle surplombe toute la region. Le batiment beaucoup plus grand que Abuna a ete entierement taille dans la roche, on retrouve le savoir faire de Lalibela. L'eglise est noire de monde pour le vendredi saint, encore beaucoup de ferveur dans l'air. Nous rentrons ensuite a Wukro, il est encore tot, nous prenons un bus pour retourner sur Mekele. Arrive la, nous disons au revoir a Tim et Valerie. On pense que nos chemins vont se recroiser . Mais non, il iront beaucoup plus vite que nous, dans les 15 jours ils veulent etre au Ghana. Nous resterons en contact a travers nos blogs.



Pour la nuit, nous redescendons au meme hotel, l'hotel Kaleb, nous y sommes maintenant comme des habitues. Au reveil, nous sommes le samedi de Paques, Demain c'est la fin du careme, la ville est en effervescence, tout le monde prepare cette grande fete religieuse. Sur le marche tout le monde achete chevres, moutons, poulets, pour les festivites du lendemain. Depuis que je suis en Ethiopie, je suis le careme. En effet la plupart des restaurants le respecte, aussi pas de viande au menu. Je me rejouis donc egalement de cette fin. Le dimanche tout le monde est habille en blanc; Nous faisons de meme avec Sara et partons au restaurant pour notre repas de fin de Careme; ce sera de la chevre au menu. Dans les rues, les familles se promenent avec leurs plus beaux habits. Les enfants des rues te chantent des chansons en echange d'une piece, un peu comme Halloween. Nous prenons des photos des serveuses de l'hotel dans leurs robes blanches. Ensuite j'irai les imprimer pour leur offrir comme cadeau de fin de careme. En fin d'apres-midi nous passons dans les differentes soirees dansantes organisees pour l'occasion dans les parcs et hotels de la ville. Les danses ethiopiennes sont fameuses pour leurs mouvements d'epaules unique en leur genre. Tout le corps est fige, seul les epaules et le cou bougent. J'esquisse quelques mouvements d'epaules, ce qui entraine a chaque fois rires et felicitations. Il faut s'habituer a avoir toujours plusieurs regards braques sur toi. Le lendemain, nous disons au revoir a Mekele, cinq heure du matin, bus station direction Aksum.
La boucle va continuer vers Aksum et ces vestiges de civilisation vieille de 2000 mille ans. Nous irons ensuite visiter les palais de Gonder, et nous finirons notre boucle sur les bords du lac Tana, source du Nil!Mais apres deux semaines a Addis, il est temps de repartir pour une boucle sud. Je me depeche avant l'arrivee de la saison des pluies. Promis Je continuerai mon recit a mon retour a Addis.
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Pour les photos des eglises de Wukro, c est ci-dessous :
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Et pour mon sejour a la capitale Addis Ababa

ETHIOPIA 3 - LALIBELA

Lalibela est l'attraction phare de l'Ethiopie avec ses eglises taillees dans le roc, elles sont insrites au patrimoine de l'Unesco. Pendant deux jours je vais visiter ces eglises accompagne de Sara et de Jimmie qui sera mon guide. Il y en a onze plus ou moins grandes, plus de la moitie sont vraiment epoustouflantes par la precision du travail et leurs emplacements. Nous passons de l'une a l'autre a travers des passages tailles dans la roche a ciel ouvert ou dans le noir le plus complet. Elles datent de l'an 1100, 1200. La legende (tradition orale) veut que les onze eglises aient ete construites en 23 ans sous le regne du roi Lalibela avec l'aide nocturne des anges. La tradition orale est la version officielle donnee par la plupart des guides et brochures. Souvent lors de mon voyage dans le Nord on me donnera cette tradition orale plutot qu'une veritable version historiqe.Chaque eglise a son pretre dedie, son pere etait la et si tout va bien son fils prendra le relais. Il est le gardien de reliques telles que de tres vieilles croix orthodoxes. Habitue au touristes, il se propose en general de poser en habits d'apparat avec la croix et lunettes de soleil pour le flash de l'appareil photo !Lalibela est un haut lieu de cultes pour les orthodoxes ethiopiens. De nombreux pretres y officient et des ecoles religieuses forment les futures pretres. Ils apprennent notemment le Gueuse la langue rattachee a la pratique religieuse. Les bibles sont ecrites en Gueuse, un vieux langage anterieur a l'Amarique propre a la pratique religieuse, il est seulement parle et ecrit par les pretres. Un matin nous assistons a une ceremonie en l'honneur de la vierge Marie. Beaucoup de ferveur dans l'air, le pretre pleure dans son sermon, les fideles sont en genuflexions perpetuelles.
Lalibela, perdu dans les montagnes, est tres pauvre, les touristes sont pratiquement la seule source de revenu. Aussi tu es sollicite pour donner de l'argent, mendicite, souvenir, arnaques en tous genres. C'est le seul endroit ou je serai fatigue par ce harcellement perpetuel. Je partagerai ce sentiment avec les quelques touristes rencontres, notemment Valerie et Timothe. Ce sont deux Francais qui pendant un an font le tour de l'Afrique, eux aussi malgre leur neuf mois d'experience africaine, sont fatigues par tout cela. Je les rencontre en fin de sejour, nous partageons simplement un diner ensemble mais il prennent mon numero de portable, nous suivons la meme route, nos chemins pouraient se recroiser...En fait tu ne croises pas beacoup de touristes, par contre le peu rencontres, tu les revois souvent dans une autre ville. Il y a eu Valerie, Timothe, Solly un vieux baroudeur francais et un autre couple d'Allemands, voila pour un mois de voyage. Ces quelques jours a Lalibela, je les passe avec Sara, la jeune femme rencontree dans le premier bus. C'est la seule personne ethiopienne en qui j'ai confiance sur Lalibela. Elle revient du Quatar ou elle a travaille comme “servante”. En attente d'un nouveau contrat pour les pays arabes, je lui propose de m'accompagner dans le reste de mon periple nordique. Apres quatre jours a Lalibela, nous repartons en bus direction Mekele, deux jours de voyages.
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Pour les photos, cliquer sur le lien suivant

ETHIOPIA 2 - DIRECTION LE NORD

Un mois tout juste, c'est ce qu'il m'a fallu pour parcourir le nord de l'Ethiopie, une boucle de 2700 km. Les bus sont toujours une aventure faite de rencontres de paysages grandioses et de toutes sortes d'imprevus. Cela commence des le premier jour. Depart d'Addis Ababa, cinq heure du mat, il fait encore nuit, je trouve le bus pour Lalibela m'y assois, pret pour deux jours de voyage. J'attends une heure et demi que le bus se remplisse completement, condition sine qua none a tout depart. Je suis dans la grande station d'Addis au milieu du Mercato le plus grand marche d'Afrique. C'est une centaine de vehicules qui se prepare au depart a l'aube de chaque journee. Les rabatteurs crient pour diriger les voyageurs encore a moitie endormi vers les bus de leurs destinations, Les vieux moteurs diesel tournent au ralenti degageant une fumee noire. Bientot sonne l'heure du depart, chaque bus cherche alors sa voie dans ce labyrinthe d'engins pour atteindre la sortie. Moi, seul blanc a l'horizon, assis, detendu, j'attends tranquillement le depart. Je suis assis a cote d'un agronome qui a fait ses etudes en Afrique du sud et parle Anglais correctement, nous faisons connaissance lors du trajet matinale. Lors d'une pause je rencontre egalement Jimmie assis au fond du bus. Il est guide a Lalibela, ma premiere destination. Nous nous arrettons a Debre Sina pour le dejeuner. C'est une ville situe a plus de 2800 metres. Les alentours sont tres verts et me rappellent les paysages suisses. Je dejeune avec Jimmie et son ami Estefano. Une heure apres la pause dejeuner, surgit l'imprevu, grand bruit au niveau de la boite de vitesse, le bus s'immobilise.Tout le monde descend en attendant la reparation de fortune. Mais non l'engin est definitivement immobilise. Le chauffeur et les “poinconneurs”, se preparent a partir en laissant leur vehicule et ses passagers ici meme. Nous sommes au sommet d'une montagne, la vue sur la vallee en dessous est splendide. Il est deux heures de l'apres midi, le soleil est bien haut. Le peu d'ombre disponible est reserve aux personnes agees et femmes avec bebe. Quant a moi je souris, on m'avait parle de frequentes pannes de bus, premier long voyage, et voila c'est verifie. Nous sommes en debut d'apres midi, Il faut juste trouver un endroit pour loger avant la nuit, et j'ai de nombreux compagnons d'infortune 60 passagers tout comme moi.Au depart du chauffeur et de ses compagnons, les passagers se rebellent, ils veulent recuperer leur du, le prix des deux jours de voyage. Les 80birs (7euros) du billet sont une somme consequente pour la majorite d'entre eux, ils en ont besoin pour finir leur voyage par d'autres moyens. Les esprits s'echauffent et finalement l'argent est redistribuee. Mon voisin se charge de recolter ma part. Ensuite... nous sommes au milieu de nul part, il me faut choisir un partenaire d'aventure pour le reste de la journee. Entre mon voisin et Jimmie je me decide pour Jimmie, il va egalement a Lalibela, il est guide la bas, ca peut servir, et j'ai un bon feeling. Je dis donc au revoir a mon voisin qui monte dans une mini bus pour sa propre destination. Nous formons alors un groupe de cinq personnes qui se rendent toutes a Lalibela : Jimmie, Estefano, Sara, un pretre et moi meme. Ensemble nous allons reussir a nous rendre a Dessie la destination initiale du premier bus, mais ce sera avec 5 bus et mini bus (camionnette). On rigole bien, nous faisons mieux connaissance, a chaque arret dans les petits villages, il sagit de trouver le prochain transport pour nous rapprocher de Dessie. Finalement, dix-neuf heure, dans la nuit nous arrivons a Dessie (2500m d'altitude). Je suis fatigue. Injera (nouriture), bonne douche, au lit. Le lendemain, la forme, cinq du mat c'est reparti. Nous prendrons deux bus pour atteindre Lalibela.
C 'est une journee de bus plus classique que la veille, pas d'accident. Les paysages etant donnes les haut-plateaux ethiopiens, varient avec l'altitude, et tu as souvent un panorama sur les vallees alentours. Les brumes de chaleur bouchent un peu l'horizon mais rajoute une dimension mystique. Le trajet n'est géneralement pas direct loin de la. La plupart des bus s'arrete dans toutes les localites, il faut toujours avoir le maximum de gens dans le bus, assis, debout... Chaque village a ses specialites, selon l'altitude la presence d'eau... Cela peut etre les bananes, canne a sucre, goyave, corro (sorte de ble cuit, ca se picore comme les cacahuetes), flageolet, pois chiche A chaque arret, les vendeurs locaux, des femmes entourent le bus et par les fenetres, commence le commerce. Les prix sont interessants, il y a des affaires a faire. Les voyageurs font le plein pour leurs maisons ou pour revendre dans les prochains villages. Etant donne la duree du trajet tu fais en general connaissance avec tes voisins de voyage. Entre eux les Ethiopiens se parlent facilement. L'Anglais n'est pas beaucoup parle, aussi je baraguine mon petit Amarique (les chiffres et une vingtaine de mots), le langage des signes et les sourires marchent aussi et parfois il y a une personne parlant anglais qui traduit. Le seul parametre qui importe aux voyageurs c'est la qualite de la route: asphalte, chemin avec ou sans nid de poule. Pour Lalibela c'est mauvais non stop. Nous arrivons a vingt heure a Lalibela, je suis tres fatigue.
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Pour les photos :