mardi, mai 15, 2007

ETHIOPIA 2 - DIRECTION LE NORD

Un mois tout juste, c'est ce qu'il m'a fallu pour parcourir le nord de l'Ethiopie, une boucle de 2700 km. Les bus sont toujours une aventure faite de rencontres de paysages grandioses et de toutes sortes d'imprevus. Cela commence des le premier jour. Depart d'Addis Ababa, cinq heure du mat, il fait encore nuit, je trouve le bus pour Lalibela m'y assois, pret pour deux jours de voyage. J'attends une heure et demi que le bus se remplisse completement, condition sine qua none a tout depart. Je suis dans la grande station d'Addis au milieu du Mercato le plus grand marche d'Afrique. C'est une centaine de vehicules qui se prepare au depart a l'aube de chaque journee. Les rabatteurs crient pour diriger les voyageurs encore a moitie endormi vers les bus de leurs destinations, Les vieux moteurs diesel tournent au ralenti degageant une fumee noire. Bientot sonne l'heure du depart, chaque bus cherche alors sa voie dans ce labyrinthe d'engins pour atteindre la sortie. Moi, seul blanc a l'horizon, assis, detendu, j'attends tranquillement le depart. Je suis assis a cote d'un agronome qui a fait ses etudes en Afrique du sud et parle Anglais correctement, nous faisons connaissance lors du trajet matinale. Lors d'une pause je rencontre egalement Jimmie assis au fond du bus. Il est guide a Lalibela, ma premiere destination. Nous nous arrettons a Debre Sina pour le dejeuner. C'est une ville situe a plus de 2800 metres. Les alentours sont tres verts et me rappellent les paysages suisses. Je dejeune avec Jimmie et son ami Estefano. Une heure apres la pause dejeuner, surgit l'imprevu, grand bruit au niveau de la boite de vitesse, le bus s'immobilise.Tout le monde descend en attendant la reparation de fortune. Mais non l'engin est definitivement immobilise. Le chauffeur et les “poinconneurs”, se preparent a partir en laissant leur vehicule et ses passagers ici meme. Nous sommes au sommet d'une montagne, la vue sur la vallee en dessous est splendide. Il est deux heures de l'apres midi, le soleil est bien haut. Le peu d'ombre disponible est reserve aux personnes agees et femmes avec bebe. Quant a moi je souris, on m'avait parle de frequentes pannes de bus, premier long voyage, et voila c'est verifie. Nous sommes en debut d'apres midi, Il faut juste trouver un endroit pour loger avant la nuit, et j'ai de nombreux compagnons d'infortune 60 passagers tout comme moi.Au depart du chauffeur et de ses compagnons, les passagers se rebellent, ils veulent recuperer leur du, le prix des deux jours de voyage. Les 80birs (7euros) du billet sont une somme consequente pour la majorite d'entre eux, ils en ont besoin pour finir leur voyage par d'autres moyens. Les esprits s'echauffent et finalement l'argent est redistribuee. Mon voisin se charge de recolter ma part. Ensuite... nous sommes au milieu de nul part, il me faut choisir un partenaire d'aventure pour le reste de la journee. Entre mon voisin et Jimmie je me decide pour Jimmie, il va egalement a Lalibela, il est guide la bas, ca peut servir, et j'ai un bon feeling. Je dis donc au revoir a mon voisin qui monte dans une mini bus pour sa propre destination. Nous formons alors un groupe de cinq personnes qui se rendent toutes a Lalibela : Jimmie, Estefano, Sara, un pretre et moi meme. Ensemble nous allons reussir a nous rendre a Dessie la destination initiale du premier bus, mais ce sera avec 5 bus et mini bus (camionnette). On rigole bien, nous faisons mieux connaissance, a chaque arret dans les petits villages, il sagit de trouver le prochain transport pour nous rapprocher de Dessie. Finalement, dix-neuf heure, dans la nuit nous arrivons a Dessie (2500m d'altitude). Je suis fatigue. Injera (nouriture), bonne douche, au lit. Le lendemain, la forme, cinq du mat c'est reparti. Nous prendrons deux bus pour atteindre Lalibela.
C 'est une journee de bus plus classique que la veille, pas d'accident. Les paysages etant donnes les haut-plateaux ethiopiens, varient avec l'altitude, et tu as souvent un panorama sur les vallees alentours. Les brumes de chaleur bouchent un peu l'horizon mais rajoute une dimension mystique. Le trajet n'est géneralement pas direct loin de la. La plupart des bus s'arrete dans toutes les localites, il faut toujours avoir le maximum de gens dans le bus, assis, debout... Chaque village a ses specialites, selon l'altitude la presence d'eau... Cela peut etre les bananes, canne a sucre, goyave, corro (sorte de ble cuit, ca se picore comme les cacahuetes), flageolet, pois chiche A chaque arret, les vendeurs locaux, des femmes entourent le bus et par les fenetres, commence le commerce. Les prix sont interessants, il y a des affaires a faire. Les voyageurs font le plein pour leurs maisons ou pour revendre dans les prochains villages. Etant donne la duree du trajet tu fais en general connaissance avec tes voisins de voyage. Entre eux les Ethiopiens se parlent facilement. L'Anglais n'est pas beaucoup parle, aussi je baraguine mon petit Amarique (les chiffres et une vingtaine de mots), le langage des signes et les sourires marchent aussi et parfois il y a une personne parlant anglais qui traduit. Le seul parametre qui importe aux voyageurs c'est la qualite de la route: asphalte, chemin avec ou sans nid de poule. Pour Lalibela c'est mauvais non stop. Nous arrivons a vingt heure a Lalibela, je suis tres fatigue.
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Pour les photos :

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