mercredi, juin 13, 2007

ETHIOPIA 6 - LAKE TANA BAHAR-DAR

J’entreprends la fin de la boucle Nord de L’Ethiopie. Je me rapproche du lac Tana. L‘élément liquide, l’eau source de vie. Ici cet adage prend tout son sens. Des que l’eau apparaît, la vie l’accompagne. Le sol se couvre d’un tapis vert. De nombreux animaux en bonne santé paissent en paix. La vie de l’homme est de suite plus facile.
En Ethiopie, depuis le lac Ziway au début de mon séjour, l’eau se limite aux bouteilles consommées sans modération. A l’oppose, ma ballade asiatique était très maritime, je me retrouvais régulièrement au bord de la mer. Je me fais donc une joie de fréquenter les bords du lac. Je veux commencer par Gorgora, un petit village sur la rive Nord, a 60 km de Gonder. Il y a un hôtel de standing des années 70 juste sur les bords de lac. Je veux y passer avant de rejoindre Bahar-Dar la grande cite sur la rive Sud.

On prend le bus a 6 heures comme a l’habitude et arrivons à 10 heures a Gorgora. L’hôtel est au bout du village. Il était de standing dans les années 70. Maintenant, c’est un peu vieux jeu. Par contre les jardins au bord du lac sont magnifiques et abritent quantité d’oiseaux: Pélicans, hérons, vautours, Martin-pêcheur, canards… Nous apercevrons même au crépuscule un hippopotame.
Les locaux se baignent. Mais on me l’a particulièrement déconseille. Ici le cousin de la puce de canard du lac Leman, c’est un ver qui rentre par la plante des pieds et se promène ensuite sous votre peau. La gale est aussi présente dans les lacs. Je me limiterai donc a apprécier l’air frais du bord.
Nous sommes samedi, le soir des jeunes aises de Gonder ont réserve les jardins. Ils y font un grand feu, installent une sono et y dansent après l extinction des feux 22h (fin de l’électricité). Nous les accompagnons un bout et allons nous coucher à la lueur de la bougie.

Le lendemain, c’est le jour des mariages! Quatre mariages vont se succéder dans l‘hôtel. En effet, la majorité des Ethiopiens n’ont pas les moyens de réserver une salle pour toute une journée ou soirée, ils louent un jardin, une salle pour deux, trois heures, ensuite, ils rejoignent la maison des parents. Parfois les deux familles se séparent et rejoignent chacune séparément les deux domiciles familiaux.
Nous allons être invites aux quatre mariages. Je pense qu’ils aiment bien avoir un faleng (un blanc) sur les photos. Quant a moi, cela me permet de découvrir les traditions autour du mariage. Le premier est un mariage orthodoxe en habit traditionnel. Les deux suivants Orthodoxes également, les maries sont habilles comme chez nous. Ensuite c’est un mariage musulman, en costume traditionnel.
Le timing est serre. Entre deux mariages, nous nous asseyons sur le parking assister au ballet des bus des partants et des nouveaux arrivants.
Dans les mariages on boit des soft drink et de la bière si les maries ont les moyens. On partage un pain parfume au poulet. On chante beaucoup autour des maries. Il y a également les séances photos comme chez nous: les maries avec la famille, les amis, les témoins…
22 heures, l’extinction des feux arrivent vite. Et lendemain, il est temps de reprendre la route pour la dernière étape : Bahar-Dar.

Bahar Dar est une cite très agréable au bord du Lac Tana. Pas presse de rentrer sur Addis, nous allons nous y “installer” et y passer une semaine. Une semaine au même endroit, c’est un peu comme si nous vivions la, un certain quotidien s’installe.
A défaut de baignade dans le lac, Je découvre une piscine ou nous allons régulièrement. Je m’improvise maître-nageur pour Sara. En seulement 3 sessions, elle acquiert de très bonnes notions de crawl et brasse! Quant a moi j’enchaîne les longueurs, je suis en manque d’exercice!
Le soir, nous rejoignons parfois ces endroits avec antenne satellite qui projettent les matches de la première division de football anglais. En Ethiopie, il faut supporter une équipe, je suis donc supporter d’Arsenal avec ses nombreux joueurs français. Malheureusement Arsenal n’excelle pas cette année étant donne l’absence de Thierry Henry. Ceci est mon analyse principale que je distribue à bon escient lors de nos soirées football.
Comme beaucoup d’autres lacs Ethiopiens, le lac Tana est le nid de nombreuses espèces d’oiseaux, particulièrement de magnifiques cormorans blancs. En fin de journée, il est agréable de rejoindre le café Mango au bord du lac. Tous les soirs les cormorans viennent passer les dernières heures de la journée sur les rochers alentours. Ensuite a la nuit tombe, ils s’envolent pour rejoindre une île pour passer la nuit.

Sur le lac Tana, je vais conclure mon tour des sites religieux. Sur ses îles, trônent de vieux monastères avec ces fresques de la vie de Jésus. Je maîtrise maintenant les grands moments de Jésus, et de l’ancien testament!
Mais ici, je visite des monastères tenus par des moines. Ce sont des personnes cultivées qui ont dédies leurs vies a Dieu, a la différence du prêtre qui peut s’avérer plus intéresse par les avantages de la position que la religion elle-même. Je rencontre des moines très poses qui me donnent avec précision l’histoire du site dans un Anglais correct.
Nous parlons de la couleur de peau de Jésus, noire? Je feuillète de vieux livres aux illustrations magnifiques, imprimes sur des peaux de chèvres. Ils m’invitent a partager leur déjeuner, mais je décline. D’une part, le monastère est interdit aux femmes, Sara m’attend donc sur la berge. D’autre part si tu acceptes, ensuite la politesse veut que tu fasses honneur au plat. En l’occurrence, ils insistent pour me donner à manger avant de partir. Je quitte donc le monastère avec un morceau d’injera noir (galette), très épais, saupoudre d’épices. Je fais des heureux en le distribuant sur le chemin du retour au bateau.

Le départ se fera à 3 heures du matin. Nous voulons faire le trajet en une seule journée. Nous arriverons à 16 heures. Pour les paysages en dénivelé, c est la consécration avec les gorges du Nil. Sur 30 kilomètres, nous descendons dans les gorges et remontons sur l’autre versant. Un aller retour de 1 000 mètres en hauteur
Je suis content de revenir à Addis après 1 mois d’absence. Je retrouve mon amie Julie et des connaissances. Je me pose deux semaines. Il s’agit de rédiger un peu pour le blog, classer les photos. Le week-end avec les amies nous allons à Ambo a l’ouest d’Addis passer la journée dans des sources d’eau chaude.
A force de discussions avec Julie, je décide de me porter volontaire pour son organisation AHA (Action Humanitaire Africaine). J’ai 3 semaines avant de commencer. Je me décide pour une boucle sud, une envie de nature, direction les montagnes Bale.
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pour les photos, suivez le lien

lundi, juin 11, 2007

ETHIOPIA 5 - AKSUM GONDER

Aksum est répute pour avoir été la capitale de la civilisation Aksumite qui a connu son apogée il y a 2 mille ans. Mais Aujourd’hui Aksum est un simple village de paysans avec en son centre, les vestiges de cette antique civilisation. Ceux sont d’immenses stèles dressées, des tombes souterraines et un immense réservoir d’eau, les Bains de la Reine Sabba. Pour la visite, ce sera sans guide, je préfère m’imprégner seul de l’ambiance qui regne en ces lieux, plutôt qu'avec un guide qui ne me donnera qu'une version approximative de l’histoire du site. Les stèles sculptées rappellent les gratte-ciel de Manhattan. Avec les stèles non sculptees, et les tombes souterraines, on retrouve nos menhirs et dolmens Bretons, nous sommes peut être a la même époque sur 2 continents différents.
L‘intérêt principal des ces vestiges est leur ancienneté, deux mille ans! A cette époque régnait sur la corne Est de L’Afrique cette civilisation qui faisait la jonction entre l'Asie et l’Afrique. C’était une place centrale pour le commerce.
Sinon, rien de spécial a déclarer, aussi nous ne consacrons qu’une journée a la visite du site et le lendemain nous nous dirigeons vers Gonder.

Il faut deux jours pour atteindre Gonder. Nous passons la nuit a Chire, simple transit. Juste un épisode de notre soirée: avec Sara nous cherchons une maison qui sert le café traditionnel. Il y en a une tenue par une Wholo, le peuple de Sara. Ici nous sommes en territoire Tigrian ou l’on parle Tigrinian, langue qui sonne un peu comme l’Arabe. Elles sont contentes de se retrouver et parler Amarique. Pour nous la jeune fille met en place le cérémonial. Elle cuit les graines de café frais, les moud. Elle allume le feu; en même temps qu elle chauffe l‘eau, elle brûle de l’encens. Ensuite elle prépare le café en le mélangeant à l’eau. Elle refait bouillir puis reposer le mélange. Cela prend une demi-heure, nous buvons alors la tasse de café.
Tour ce travail pour deux tasses de café a 1 bir (10 centimes). Je veux laisser le double, mais non elle insiste pour nous les offrir, elle était contente de parler du pays (Wholo).

Le lendemain, 6 heures, départ pour Gonder. Nous montons très haut pour passer les montagnes Siemens. La route est a flanc de montagne, les paysages sont encore une fois magnifiques. En haut des Siemens, nous restons sur le plateau, et atteignons Gonder a 15h. Comme toujours après un trajet de bus, l’agenda est léger. Il faut trouver un hôtel, se restaurer et ensuite se reposer. Le lendemain, nous partons a la visite des palais de Gonder. Ce sont des palais du XVII siècle, ils sont un agréable mélange d’architectures européenne, arabe et Aksumite.
Encore une fois sans guide, nous passons deux heures sur le site. Nous cherchons a monter dans toutes les tours, prenons tous les escaliers a la recherche du meilleur panorama. Nous imaginons la vie a cette époque dans ces somptueux palais.
Ensuite nous partons a la chapelle Sellassie (Trinité) elles est réputée pour ses peintures tres bien conservées. Je tombe sous le charme du plafond avec ses alignements de visages d’anges tous différents.
Le soir nous voulons découvrir ces maisons propres a cette région de l’Ethiopie ou l'on joue des instruments traditionnels. Le massiko est comme un violon a une corde. Le rhyme est assure par un tam-tam. Ils accompagnent un chanteur qui improvise des paroles sur les personnes présentes. Dans la première maison, nous sommes les seuls clients. Nous avons droit a ½ heure de chanson dédiées. Au début c’est marrant, mais cela devient vite embarrassant. Ils chantent en Amarique, je ne saisis que mon prénom. Mais pour Sara, cela en est vite trop pour sa timidité.
Nous partons vers une deuxième maison. Celle-ci est remplie d’hommes en uniformes armes de mitraillettes. Je croise souvent dans les bus ou les rues des hommes avec leur kalachnikov, jusque la donc rien de spécial.
Par contre, ici, certains de ces hommes ont les cheveux très longs, parfois des dreadlocks. Malgre l'uniforme, ils ne peuvent pas faire partie de l’armée. En discutant avec mon voisin, simple civil, je comprends mieux leur profil. Ils sont un groupe de déserteurs de la guerre contre l’Erithree terminee en 2000. Depuis ils vivent dans la foret, d’attaques de bus et camions. Ils viennent de racheter leur liberté auprès du gouvernement Ethiopien et sont sur la route d’Addis la capitale. Nous pouvons imaginer leur joie de retrouver leur famille, une maison après 6 ans passé a dormir dans la foret sans contact extérieur. L’ambiance bat donc son plein. La chanteuse enchaîne les chansons sur les clients. Les "soldats" dansent face à face avec ce mouvement d’épaule propres aux danses Ethiopiennes. Ces faces a faces rapellent les combats de coqs. Les bons danseurs, la chanteuse, sont remercies par des billets plaques contre leur front collant de sueur. Quand les paramilitaires quittent l’endroit, tout redevient plus calme. Il est temps pour nous aussi de rentrer dormir.
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Pour quelques photos, c est le set ci-dessous: