lundi, juillet 02, 2007

ETHIOPIA 7 - DODOLA

Pour rejoindre Dodola, cela commence par la grande station de bus D’Addis. Nous y arrivons à 5h30 comme d’habitude. Mais point de bus, nous attendons cernes par les machines au départ crachant une fumée noire de leurs vieux moteurs diesel. 8h30, l’info circule, aujourd’hui pas de bus. Soit nous repoussons le départ au lendemain soit nous prenons un bus qui part dans la même direction en espérant trouve des « correspondances » pour Dodola en chemin. Nous nous décidons pour la deuxième solution, direction Shashamene. Nous arriverons à 18 heures à Dodola après un dernier tronçon dégueulasse de 4 heures. Nous somme assis au fond du bus, il faut littéralement se tenir au siège pour éviter de décoller et cogner le plafond du bus!

Dodola se trouve dans le parc Bale, une région très verte. Mais l’urbanisation a supprime tous arbre ou coin de verdure dans la ville. La poussière y règne donc en maître. Il y a en permanence ces tourbillons de poussière qui traverse la ville. L’endroit n’a pas beaucoup d’attrait excepte d’être le point de départ de randonnée a cheval dans le parc environnant. Aussi des le lendemain, nous partons en rando..

Nous sommes cinq : Sara, Yussuf, notre guide et deux accompagnateurs pour s’occuper des chevaux. Nous chevauchons fièrement nos montures. Les selles sont en bois et recouvertes de couvertures pour ménager nos postérieurs. Très vite nous quittons la cite et son activité pour la campagne et sa quiétude. Le décor est somptueux. Tout est très vert, nous alternons entre rivières encaissées entre les collines et larges plaines. Tout respire la serenite.
Nous sommes en territoire Oromo, l’ethnie majoritaire en Ethiopie, essentiellement présente dans le sud du pays. Ils sont éleveurs de chèvres moutons, vaches. Ils élèvent leurs bêtes dans les montagnes et les vendent ensuite sur les marches des villes environnantes. Ici point de différences sociales, tout le monde est éleveur et possède quelques animaux. Ils les élèvent dans leurs fermes, sans eau ou électricité, les charges financières sont minimums. L’argent récoltes sur les marches est reinvesti dasn les soins et nouriture les bêtes. Dans ces contrées la vie semble bien agréable. Mais c’est une vie très simple, et monotone. Les journées sont faites de travail et les courtes soirées se passent autour du feu en famille.
Cette région malgré la quiétude environnante est menacee par l’activité humaine : chasse, déforestation... Aussi GTZ, un ONG allemande a mis en place ce projet d’écotourisme pour mettre en valeur les attraits de la région et demontrer aux locaux la valeur touristique de leur environnent et les motiver a le préserver. Maintenant cette activité est entièrement gérée par les locaux, l’argent est équitablement repartie entre les familles de la région. Je considère ce projet comme une totale réussite.

Petit a petit nous nous enfonceons dans le territoire Oromo. Pour ce premier jour, nous devons atteindre le premier camp a 2 400 mètres d‘altitude, nous y arrivons a 14h. Ils surplombe une foret dense au vert profond, l’herbe y est grasse, parfaite pour s’y allonger.
Apres le repas, nous partons a la découverte des environs. Très vite, Yussuf demande le silence pour essayer de surprendre les phacochères. J’adore marcher comme cela en silence a l’affût du moindre bruit ou mouvement. Hélas, ils nous entendent et filent avant que nous ne puissions les apercevoir. Par contre, dans une petite clairière, des singes se promènent. Nous nous rapprochons tout doucement, le moment est magique.
Finalement, nous nous posons en haut de la montagne surplombant toute la région.
De retour au camp, nous préparons les spaghettis que nous avons apportées et passons la soirée a discuter autour du feu. Yussuf est guide et étudiant. C’est un jeune garçon brillant avec qui j’apprécie échanger nos expériences de vie si différentes. Nous allons ensuite nous coucher dans nos tentes sous un ciel étoile magnifique.

Le lendemain, la chevauche est plus rude. Nous continuons à monter en altitude a travers la foret. Sans cheval, nous mettrions toute la journée pour atteindre le camp. En effet l’altitude met a rude épreuve nos organismes non habitues a l’exercice a des altitudes si elevee. Même a cheval, nous arrivons fatigue au camp a 3 400m d’altitude a l’heure du déjeuner. Apres un repas frugal, je m’écroule dans mon lit. Je suis tellement fatigue et courbature que je crains d’être malade.
Contrairement au premier isole des habitations, le deuxième camp est attenant à la ferme de la famille qui le gère. Il y a deux familles vivant dans les alentours. Les Oromos sont musulmans, l’homme en charge du gîte à deux fermes. Il a donc deux femmes, deux familles, une dans chaque ferme. Ici la polygamie a un sens pratique.

Très vite tout le monde entoure le gîte pour saluer les visiteurs. Les visites et donc attractions sont peu nombreuses. Etendu dans l’herbe nous bavardons et nous nous mettons d’accord pour un méchoui. Je m’improvise connaisseur en ovins pour choisir le mouton. Je palpe la bête, ses cotes. La première me semble maladive, en accord avec Sara, nous la refusons. La deuxième s’avère plus en chair, on négocie le prix, 125bir (11 euros) que nous partageons a six.
Repose, nous partons nous promener autour du camp. Chanceux nous apercevons encore une fois des singes dans les arbres. Ce sont de singes noirs et blancs surnommes les singes prêtres avec leurs barbes blanches. Nous jouons également à Tarzan suspendus aux lianes. Comme la veille, nous terminons notre ballade sur un promontoire de pierres surplombant la vallée, contemplant le vol des aigles dans le ciel.

De retour au camp, nous sommes invites au café à la ferme. Le sucre coûte trop cher aussi, ici on sale le café, spécial... C’est vraiment l’arche de Noé, les poules, vaches, chèvres moutons, chiens et chats gambadent dans la cour poursuivis par les enfants. Tout ce petit monde vit ensemble. Et pendant la saison des pluies hommes et animaux se réchauffent autour du feu à l’abri.
Le mouton a été dépecé. Nous allumons le feu et préparons le mouton. Nous mangeons tous ensemble (hommes et enfants) a la nuit tombe dans le gîte. Ensuite à la lueur des lampes a pétrole, avec nos amis nous chantons et dansons les chants traditionnels Oromos. 21h30 épuise, je me glisse sous les deux couvertures pour passer le nuit bien fraîche.
Le lendemain, il est temps de retourner à la civilisation, nous allons parcourir en une journée les kilomètres parcourus les deux jours précédents. Dans les larges plaines, je m’essaye au trot, un petit peu de galop. Et c’est les fesses en compote que nous atteignons la ville. Malgre la distance parcourue, je suis moins fatigue que la veille, de retour a des altitudes plus normales. Apres un bonne douche, nous partons a la découverte des cascades environnant Dodola.

Ce périple dans la contre Oromos est vraiment un des moments forts de mon séjour Ethiopien. Les rencontres et les rapports humains sont vrais, simplement motives par la curiosité envers l’autre.
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Pour les photos

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