jeudi, mars 22, 2007

ETHIOPIA 1

Me voici en Ethiopie depuis deux semaines et deja tellement de sensations experiences a partager avec vous.
A mon arrivee, a Addis le Jeudi 08/03, Julie m'attend pour me ramener chez elle. Sa maison sera mon port d' attache en Ethiopie. Je vais passer mes quatre premier jours a Addis a visiter mais surtout rencontrer les amis de Julie qui elle est partie en Tanzanie. Pour la plupart, ils travaillent dans des organisations oeuvrant en Ethiopie. Je m'impregne de leurs experiences et differents avis sur ce pays. Bien sur ils ont chacun leur Ethiopie, quant a moi je suis encore vierge de toutes experiences. Ces quatres jours sont benefiques mais en meme temps mon imagination travaille beaucoup et pas forcement dans la bonne direction, un petit peu parano par rapport a cette Ethiopie. Mais je connais cette sensation, je sais que c est toujours comme cela au depart, il est temps le lundi matin de me lancer dans mon Ethiopie.

Lundi, c'est parti, reveil 6 heures pour prendre le bus pour 3 heures de voyage direction Ziway. Trois heures c'est bien pour tester les bus ethiopiens. Je decouvre des bus tout a fait corrects et surtout une tres bonne route en bitume en tout comparable aux routes francaises.
Ziway est une petite ville de 20 000 habitant au bord d'un lac. A peine sorti du bus tu es la star, tout le monde t entoure, t'interpelle ou tout simplement s'exclame Falengsi (etranger). C'est comme ca en Ethiopie. Des mon arrivee, tellement presse de vraiment commencer ma ballade, je pose mon sac et prend un taxi (cariole a cheval) direction le lac. Ce sont mes premiers pas en Afrique.
Apres la promenade sur le lac, je rencontre dans les rues de Ziway Alexandro. Avec son frere Fiquer (amour en Amarich) il tient un magasin de vetements. Ils vont devenir mes deux amis de Ziway. Grace a eux je decouvre la ville et la culture ethiopienne. Ils m'initient a la ceremonie du cafe dans un endroit dedie a cela. Le cafe est servi sur un plateau ou brule l'encens. Il est tres noir un peu a la mode marocaine avec le marc de cafe qui reste au fond de la tasse.Le soir, ils me presentent Hannah et Chlo, deux femmes qui travaillent dans une association italienne basee a Ziway. Nous passons une tres agreable soiree. Ils parlent un peu Anglais, bien Italien. Nous echangeons dans les deux langues, je m'improvise en Italien. Je prends mes premieres lecons d'Amarich, la langue officielle de L' Ethiopie. Ensuite c'est un repos bien merite apres cette premiere journee de ma ballade Africaine.
Le lendemain au reveil, je me sens a la maison a Ziway. Je retourne au bord du lac profiter de l'air conditionne naturel. J'y rencontre Salomon et son ami. Autour d'un coca pour moi et chat, excitant local, pour eux, nous discutons football et politique ethiopienne, encore un echange tres agreable. L'apres-midi, je visite l'association Don Bosco ou travaille Hannah et Chlo, une assocation catholique italienne qui forment des femmes ethiopiennes au metier a tisser traditionnel et la couture. Actuellement elles sont une cinquantaine. L'objectif, les former sur une periode d'un an , ensuite a travers un microcredit elle montent leur propre affaire et prennent leur autonomie.C'est une action tres localise, pour l'instant six femmes ont quitte avec succes l'association sur une periode de trois ans. Mais je supporte ces "microactions". Chaque depart, ce n'est pas seulement une femme qui s'en sort mais toute la famille derriere.Le soir, avec mes amis, nous nous retrouvons autour de l'injera, base de tous les repas en Ethiopie.Ca se raproche un peu de la gallette de sarazin. elle sert d'assiette commune, on y verse le plat proprement dit: viande, legume. On utilise alors des morceaux d'injera pour recuperer la nourritrure et on mange le tout. Ici pas de couteaux, fourchettes, mais la main droite. Deuxieme lecon D'amarich, j'essaye d'apprendre deux trois mots chaque jour. Sinon nous parlons beaucoup des relations garcons filles, leur sujet de predilection et le mien aussi parfois. Je me raproche de Chlo qui est une fille avec le coeur sur la main.
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Le lendemain, c'est deja l'heure du depart. Je dis au revoir a mes amis en esperant les revoir. Je repars en bus, direction Debre-Zeit ou j'ai rendez vous avec Yoannes, Robain et Naomie. Robain sillonne l'Ethiopie avec Yoannes, son ami Ethiopien, a la recherche de produits traditionels pour les revendre en France; Il se positionne dans une logique de commerce equitable. Pour l'instant il cree ses contacts fournisseurs et genere son premier stock pour une revente a son retour en france. Naomie,une fille de Plymouth est volontaire dans l'association de Julie.
Tous Les quatres nous partons vers l'Est en voiture, direction Harar a 500 km. Comparee au bus, la voiture est plus confortable mais surtout permet de mieux apprehender les fantastiques paysages. Le voyage prend deux jours. C'est un merveilleux moment, nous traversons toutes sortes de paysages. Nous sommes sur le haut plateau Ethiopien. La route avec ses courbes, a perte de vue. Nous montons descendons, passant de 1000 a 2500 metres. A chaque altitude, des paysages differents, presque desertiques, la foret, des lacs foisonnants de vie. Nous croisons les tribus Oromos qui vivent dans leurs huttes au bord de la route. Notre passage eveillent en permancence la curiosite. Et chaque halte entraine la rencontre de deux mondes si differents.Je suis fascine par ce décor.
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C'est l'Afrique come je l'imaginais. Elle est immense, grandiose, pleines de couleurs. Je tombe sous le charme de ces femmes ethiopiennes. elles sont belles, fieres et pleines de vie. Au milieu de nul part elles sont toujours vetues de magnifiques tissus. Je les appellent les African Queens. Nous arrivons a Harar. Harar est une vielle cite musulmane fortifiee, chargee d'histoire. Longtemps ferme aux Chretiens, maintenant les deux communautes y vivent en harmonie. Arthur Rimbaud y a vecu dans sa periode de marchand de cafe et traficant d'arme dans la corne africaine. Sa maison est maintenant un musee. Harer est aussi le royaume du chat. La region fournit le reste de l'Ethiopie et exporte vers Djibouti, la somalie, le Yemen...
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Le premier jour nous allons manger chez la tante de Yoannes. Elle nous accueille merveilleusement. Apres une copieuse Injera de careme, pas de viandes, nous partageons la ceremonie du cafe. il faut d'abord cuire le cafe pour obtenir les grains torrefies noirs que nous connaissons en Europe. Ensuite on le pile. Il est alors pret pour etre prepare dans l'eau chaude. Autour du cafe, nous partageons le chat. C'est un plante qui pousse dans certains pays afriquains et Arabes. Elle y est utilisee depuis des siecles. C'est une sorte d'excitant. Tu achetes des branches sur le marche, et tu consomment les feuilles.Donc comme tout le monde entre 13h et 16H, nous machons le chat et buvons le cafe. Apres direction la cite fortifiee, a la recherche de l 'ambre. Robain cherchent des colliers fabriques avec cette pierre, en fait resine fossilisee. Premier contact avec les petites rues D'Harar.
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Le deuxieme jour, je veux vivre mon Ethiopie. Je pars donc seul a la decouverte de la ville. Je rencontre Daniel qui sera mon guide. Avec lui je decouvre les multiples mosquees, les cinq portes de la ville, le marche aux epices... C'est la premiere fois que je cotoie la religion musulmane. Ici c'est un Islam que je qualifierai de souple. Les femmes ont les cheveux cachees, mais le visage decouvert. On peut leur parler facilement, on les retouve aussi dans les bars le soir a danser. La encore beaucoup d'African Queens. Elles sont belles avec ces voiles de toutes les couleurs. Epuise par cette journee a arpenter les rues, ce sera diner et au lit. Je dine dans un restaurant pres de l'hotel. Au milieu de mon diner, rentrent toutes ces femmes musulmanes, grand-mere, mere, filles... Peut etre une douzaine. On se retrouve ainsi dans la salles de restaurant face a face. Ca rigole beaucoup. Personne ne parle Anglais, ce sera donc que des mimiques.
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Le lendemain, Robain reste a l'hotel, je repars dans la ville avc Yoannes. Nous trouvons un endroit propice pour partager le chat. C 'est Dimanche, et encore plus que les autres jours, les locaux t'expliquent que c'est le jour du Chat. Dans un chill out, nous partageons le chat avec d'autres Ethiopiens, Ethiopiennes en fumant la chicha, cette pipe a eau arabe. On y fume un tabac tres leger au gout de fraise, pomme. C'est beaucoup plus leger que la fumee de cigarettes.
L'ethiopie est terre de football. A chaque rencontre on te demande ton equipe favorite. Ils connaissent tous les joueurs Francais. Ils suivent surtout le championnat anglais. Leur equipe favorite est souvent Arsenal ou il y a beaucoup de joueurs francais ainsi que le coach. Par contre ils ne s'interessent pas beaucoup au football Ethiopien qu'ils considerent ennuyeux. Je me suis improvise specialiste football. Grace aux quelques matches regardes a Pontivy avec papa (Lyon/Roma, France/Argentine...) je peux donner le change. Je le savais deja, le football est universel, et toujours un bon moyen de sympathiser. Le soir donc, nous trouvons une sorte de cinema en sous sol avec un ecran geant digne des multiplex francais ou il projete en retro projecteur le match d'Arsenal devant une centaine de personnes, impressionnant.
Nous decidons de sortir un peu avec Yoannes dans les bars d'Harar. Deux trois bieres, nous dansons un petit peu et minuit, nous rentrons tranquillement. Au detour d'une rue, nous croisons une immense hyenne qui a plus peur que moi et s''esquive dans une autre rue. Harar est fameux pour ces hyennes. Tous les soirs il y une ceremonie ou l'on nourrie les hyennes pour porter chance a la ville. Je ne pensait que ces animaux etaient si massif. En fait cest surtout leurs larges epaules qui sont impressionnantes.
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Le lendemain nous reprenons la route, ce ruban bleu qui serpente aux travers le plateau Ethiopien. Nous retournons a Ziway. En effet, je veux presenter l'assiocation Don Bosco a Robain, cela correspond bien a sa gamme de produits et sa logique de commerce equitable. Et moi par la meme occasion cela me permettra de revoir mes amis. Nous passons deux jours et une nuit a Ziway. Robain est tres content des produits de Don Bosco, il achete le stock et passe commande pour plusieurs produits. Don Bosco est content d'ecouler son stock. Et moi je retrouve Chlo. Tout le monde est content...
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Apres ces deux jours retour au port, Addis, retrouver Julie. Le retour a la grande ville apres la campagne est toujours un peu difficile. Toute cette animation, le monde la pollution quand on arrive fatigue de la route, ca pese un peu. Mais apres s'etre reposer, j'enchaine. J'ai la chance de voir un spectacle de danse d'une troupe constituee de personnes valides et invalides, bequille ou fauteuil roulant, avec une choregraphie de deux danseurs Israeliens. Beaucoup d'emotions autant sur scene que dans la salle, j'assiste a la plus belle et emouvante standing ovation de ma vie. Le tout Addis est la, ministre, ambassadeurs. J'y retrouve des amis de Julie rencontres le premier week-end. A la sortie du cyber cafe, je rencontre Lisa, une Ethiopienne D' Addis. Avec ses amies toutes aussi charmantes elle me montre sa ville au cours du week-end.
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Voila deux semaines que je suis arrive, j ai bien pris mes reperes et je me sens bien dans les rues Ethiopiennes. Je sais que c'etait une tres bonne decision ce voyage et l'Afrique le bon choix de continent. Moi qui aime bien sortir des sentiers battus touristique, L'Ethiopie c'est parfait. J ai croise seulement deux touristes de Lausanne en deux semaines. Il y a des blancs mais ce sont plutot des gens vivant ici. Il faut donc accepter d'etre interpelle en permanence dans la rue “Falengsy” (etranger) surtout par les enfants. On repond par un sourire ou “abeucha” (ethiopien) et generalement ca les calme. C'est mon premier pays d'Afrique, parfois je fais l'amalgame entre Ethiopie et Afrique. Je me rejouis de decouvrir d'autres pays Afriquains et constater la diversite du continent et de ces gens.Maintenant je pars vers le Nord, la plus belle region d'Ethiopie a ce que l'on dit....Par contre, j'attendrai un peu avant de partager les photos avec vous. Ici le debit internet est plutot limite.